Il me jeta un long et profond regard plein d’attendrissement et sortit.
X
J’eus le jour suivant la visite de René, qui avait fait une petite absence de Paris. Il me trouva triste et pâlie ; il me surprit à ma fenêtre aspirant les émanations du printemps qui montaient du jardin en fleurs.
— Que c’est beau et bon cette jeune et riante saison qui revient ! lui dis-je ; comme on voudrait rompre ses chaînes et partir pour le pays des rêves !
— Et pourquoi donc n’allez-vous pas à la campagne ? me dit-il ; cette vie de concentration vous fait mal.
— Vous oubliez ma pauvreté.
— Mais vous pourriez vous promener un peu, et je sais que depuis quelques jours vous ne voulez plus sortir.
— Les tressaillements et la plénitude de la nature me font souffrir ; je suis trop seule, mon bon René. Et, malgré moi, je me pris à lui parler de Léonce.
René secoua la tête et me dit :
— En vérité, cet homme est étrange de sacrifier ainsi les joies vivantes à je ne sais quelle abstraction !