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Page:Colet - Lui, 1880.djvu/233

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Je lui répondis aussitôt :

« Un Français ne se laisse pas conduire en laisse comme un Italien, je vous ai dit que je vous verrais le soir des débuts de Mlle Négra. Le lendemain je me rendrai à la fête que vous devez donner chez le comte Luigi. D’ici là je resterai à distance votre très-humble serviteur. »

Après avoir écrit ce billet, que je posai sans le cacheter près de ceux de Zéphira, je me mis à relire les pages que j’avais faites l’avant-veille ; tout à coup la porte de la chambre d’Antonia s’ouvrit et je vis celle que j’aimais par-dessus tout me sourire d’un air narquois.

— Je n’ai décacheté cette lettre du consul, me dit-elle, que parce que j’ai pensé qu’elle renfermait des nouvelles importantes de France. Mais vous avez vu que ma curiosité s’était arrêtée là ; je ne veux rien savoir de vos amours avec ces drôlesses.

— Et moi je veux que vous les connaissiez, repartis-je, en poussant devant elle les deux billets de la danseuse et ma réponse.

Entraînée sans doute par un peu de curiosité, elle les lut, et me dit :

— Eh bien ! qu’est-ce que cela prouve ? À vos heures vous vous occupez de Mlle Zéphira, et quant à Mlle Négra, vous avez pour elle un tendre penchant.

— Comme il vous plaira, répliquai-je, bien résolu de ne plus entrer en lutte.