Chambre, ou ce qui serait bien mieux, ajouta-t-il, d’aller dîner dans quelque cabaret des Champs-Élysées.
— Voyons, marquise, il le faut, je le veux, cela nous amusera, poursuivit-il avec cette insistance capricieuse et juvénile qui était un des charmes de sa nature.
— Oh ! pour cela non, répliquai-je, je refuse, je m’insurge, et si vous voulez dîner absolument avec moi, ce sera chez moi que vous dînerez.
— J’accepte, me dit-il, mais à condition qu’une autre fois je serai l’amphitryon.
— Que dirait notre ami René, s’il nous voyait ainsi passer toute une journée ensemble ?
— Ma foi, j’y pense, reprit Albert, si nous allions le chercher ce bon René dans sa retraite d’Auteuil pour dîner avec nous ?
— Y songez-vous ! De la sorte, vous pourriez me conduire jusqu’à Versailles ; oh ! comme vous y allez, poëte !
— Je vais comme l’inspiration et l’instinct, je suis mon cœur qui me pousse. Avez-vous donc, marquise, quelque amoureux qui vous attende ce soir pour vouloir rentrer si vite ?
— Vous voyez bien que non, puisque je vous engage à dîner.
— Ainsi donc, vrai, vous êtes libre ?
— Libre comme le travail et la pauvreté.
— Ce qui signifie d’ordinaire l’esclavage, répliqua-t-il.
— Non, repartis-je, le monde ne s’occupe guère