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PROMENADE EN HOLLANDE

Les biches et les daims couraient sous les ramées,
Tantôt effarouchés et tantôt familiers ;
Les sarcelles rasaient de leurs pattes palmées
Les tranquilles canaux bordés de peupliers.

Dans l’épaisseur du bois, un pavillon de chasse
Se montrait tout à coup avec son toit pointu,
Et des lierres touffus s’enlaçaient avec grâce
Au gigantesque tronc d’un vieux chêne abattu.

Sous des ormes dressés, tels qu’une tente verte,
Le palais de la reine est là comme un doux nid.
À chaque visiteur cette porte est ouverte ;
C’est un seuil vénéré qu’on aime et qu’on bénit.

Je m’arrête, me souvenant que les vers sont proscrits ; et cependant la poésie seule peut rendre l’enchantement de cette résidence agreste et royale.

La voiture me dépose au pied d’un perron, sur un espace sablé sans autre clôture que les arbres et les haies vives. Je me trouve devant la façade du palais du Bois. Ce palais n’est qu’un vaste pavillon qui fut érigé par la princesse Amélie à la mémoire du prince Frédéric-Henri, son mari. La princesse se plut à orner cette résidence, où elle passa les années de son veuvage.

La plus belle pièce du palais du Bois est l’Oranje-Zaal, vaste salle octogone dont la coupole s’élève à la hauteur de vingt mètres. Au centre de cette coupole est le portrait de la fondatrice ; les pendentifs