Aller au contenu

Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
142
PROMENADE EN HOLLANDE

la ville, nous rencontrâmes une foule compacte ; qui stationnait en face du grand navire instructeur, où l’on forme les élèves de la marine. Un feu d’artifice allait être tiré et déployait ses arabesques de lumière au-dessus des mâts du vaisseau. Quelques fusées jaillirent dans le ciel étoilé ; la foule se précipita sur le pont et se trouva si serrée derrière nous, que nous dûmes hâter le pas pour ne pas être écrasés. Toutes les rues que nous traversâmes étaient en fête ; partout de la musique et des chants, partout le choc des verres. Des fenêtres ouvertes de quelques maisons aristocratiques sortaient des airs de danse ; dans beaucoup de familles on célébrait par un bal l’anniversaire de la naissance du prince héréditaire. Nous arrivâmes dans la belle rue où est situé le vieil hôtel de ville. Aucun canal ne la traverse, ce qui est une sorte de rareté dans une cité hollandaise. L’ami du docteur me conduisit à l’hôtel du Lion, et respectant ma fatigue, il me quitta en me disant : « À demain. »

Je m’installe dans une chambre toute en boiserie, attenante à une grande salle où les étudiants de Leyde se réunissent les jours de fête durant l’année scolaire ; mais maintenant l’Université est fermée, les étudiants sont en vacances, et la salle est silencieuse et vide. On met mon couvert à l’un des bouts d’une longue table. Le maître de l’hôtel, qui parle français, me sert lui-même à souper et me dit en