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Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/28

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PROMENADE EN HOLLANDE.

meurtre, réduire en leur perpétuelle et insupportable servitude ; mais je croy leur avoir cousté bien cher, y estant demouré à la peine un si grand nombre des principaulx seigneurs et gentilzhommes de France, et quant aux aultres qu’on a depuis la route encores trouvez cachez dedans les maisons, on les garde prisonniers pour y mectre l’ordre requiz, estant tout le pays avecq ce désastre en grandissimes troubles et peines, car de recepvoir ung tel meschant en grace et se confier derechef à luy, ne conviendra point, et si le quictions du tout est à craindre qu’il appointerat avecq le roy d’Espaigne, en lui delivrant toutes les villes et autres places qu’il a en son pouvoir à nostre irréparable préjudice, et peut-estre totalle ruyne et perdition, si ce n’est que Dieu y pourvoye aultrement, auquel pourtant fault prier nous octroïer ce que nous pourrat estre le plus salutaire. »

En lisant ce combat de la porte Ripdorp, que l’auteur de la lettre appelle un horrible meurtre, ne dirait-on pas une page d’épopée antique ? Un peintre presque contemporain de cette tuerie l’a reproduite naïvement dans un tableau que l’on voit encore à l’hôtel de ville d’Anvers. Sur le premier plan de ce tableau on remarque une femme éplorée qui, aidée d’un serviteur, emporte son fils ou son mari mort sur un brancard.

J’étais émue par le récit que je venais de lire : je