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Page:Colette - Claudine à Paris, 1903.djvu/102

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pouvait jouer ni au pot ni à la grue, nous nous poussions des colles sur la Bonne Ménagère.

— Anaïs, parlez-moi de la Bonne Ménagère agricole et de son ingéniosité en matière de vidanges.

Le petit doigt en l’air, sa bouche plate serrée en une moue d’extraordinaire distinction, Anaïs récitait avec un sérieux qui me faisait mourir de rire :

« La bonne ménagère a amené son mari à lui construire, ou elle a construit elle-même, au nord du jardin, dans un coin retiré, au moyen de quelques perches, de quelques planches et de quelques poignées de glui ou de genêt — une sorte de cabane qui sert de lieux d’aisances. » (C’est comme j’ai l’honneur de vous le dire)… « Cette cabane, littéralement cachée sous le feuillage et les fleurs de plantes grimpantes et d’arbustes sarmenteux, ressemble moins à des latrines qu’à un joli berceau de verdure. »

— Charmant ! Quelle poésie de conception et de style, et que ne puis-je égarer mes pas rêveurs vers cette tonnelle fleurie, embaumée, et m’y asseoir une minute… Mais, passons au