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Page:Colette - Claudine à Paris, 1903.djvu/305

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sine en chantant une de ses plus impossibles chansons :

Les fill’s de Montigny
Sont chaud’s comme la braise,
Pour sûr qu’à sont ben aise
Quand on…

Il faut s’en tenir à cette brève citation.

Ce qui m’a réveillée, moi, c’est la terreur d’avoir seulement rêvé toute cette impossible nuit.

C’est donc ainsi qu’arrivent les grandes choses ? Bénis soient l’Asti, et le poivre des écrevisses ! Sans eux j’aurais certainement manqué de courage.

J’aurais manqué de courage, ce soir-là, oui mais un autre soir, mon cœur aurait fait bardadô tout de même. Mais n’est-ce pas qu’il m’aime ? N’est-ce pas qu’il était pâle, et qu’il perdait la tête comme une simple Claudine, sans ce malencontreux… ce bienheureux… non, je dis bien, sans ce malencontreux trottoir de la rue Jacob, où la roue du fiacre est venue se coincer… Jamais un homme ne m’a