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Page:Colette - Claudine s’en va, 1903.djvu/41

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Cerrrtainement, un vide considérrrable… et doulourrreux !

Et toutes partent d’un éclat de rire. Je me suis retournée, confuse, et ma gêne augmente en reconnaissant Claudine, la femme de Renaud. « Une seule visite à Renaud et Claudine, ménage trop fantaisiste… » La circonspection que leur témoigne Alain me rend sotte et comme coupable en leur présence. Pourtant, je les trouve enviables et gentils, ce mari et cette femme qui ne se quittent pas. unis comme des amants…

Comme j’avouais à Alain, un jour, que je ne blâmais point Claudine et Renaud de se poser en amants mariés, il m’a demandé, assez sec :

— Où avez-vous pris, ma chère, que des amants se voient plus et mieux que des époux ?

Je lui ai répondu sincèrement :

— Je ne sais pas…

Depuis ce temps nous n’échangeons plus, avec ce ménage « fantaisiste » que de rares