Aller au contenu

Page:Colette - Claudine s’en va, 1903.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Oui, elle sait que c’est lui. Petit animal aimant et fougueux, elle le flaire à travers tant de parfums, tant de chaleurs, tant d’haleines… Ah ! que leur amour me rend triste, chaque fois !

L’électricité meurt brusquement, et l’enragé papotage aussi, après ce ah ! de surprise vulgaire qui jaillit de la foule, à la première fusée du Quatorze Juillet… Sur la scène, toujours close, pleuvent déjà les gouttes des harpes, nasillent les mandolines égratignées : « Oh ! les filles. Venez, les filles… » et le rideau s’ouvre lentement…

— Oh ! que j’ai du goût, murmure Claudine ravie.

Sur la grisaille d’un fond de parc, Aminte, Tircis et Clitandre, et Cydalise, et l’Abbé, et l’Ingénue, et le Roué, gisent et s’alanguissent, comme revenus de Cythère. L’escarpolette balance à peine, sous le poids léger d’une bergère en paniers, vers qui tendent les vœux