Aller au contenu

Page:Colette - Contes des milles et un matins, 1970.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À L’UNIVERSITÉ POPULAIRE

Février 1914

C’est le meilleur théâtre de Paris, le plus riche et le plus varié. La Comédie-Française, l’Odéon, au besoin l’Opéra et l’Opéra-Comique, lui fournissent des vedettes, le Parlement et l’Académie des conférenciers. Il a des chiens savants, des jongleurs ; c’est le seul endroit où les mimes prennent la parole et où l’on voit, comme dimanche soir, des chansonniers débuter dans la pantomime.

Et que parlez-vous de « troupes homogènes » ? L’interprétation de l’École des femmes rassemblait des comédiens de l’Odéon, de Femina, de l’Athénée, autour d’une surprenante Agnès, une fluette enfant du faubourg, touchante et neuve et pas même maquillée sous sa cornette de linge. La bonne volonté ébauche, à l’Université populaire, des miracles, que le public parachève. Car le « meilleur théâtre de Paris » s’emplit du « meilleur public ». Il n’y en a pas de plus avide, de