Page:Colette - La maison de Claudine, 1922.djvu/57

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pprendre — « Je me demande si cette enfant a tout son bon sens… » — ce que je tenais tant à ignorer, et appeler « les choses par leur nom… »

— Un presbytère, voyons, c’est la maison du curé.

— La maison du curé… Alors, M. le curé Millot habite dans un presbytère ?

— Naturellement… Ferme ta bouche, respire par le nez… Naturellement, voyons…

J’essayai encore de réagir… Je luttai contre l’effraction, je serrai contre moi les lambeaux de mon extravagance, je voulus obliger M. Millot à habiter, le temps qu’il me plairait, dans la coquille vide du petit escargot nommé « presbytère » …

— Veux-tu prendre l’habitude de fermer la bouche quand tu ne parles pas ? À quoi penses-tu ?

— À rien, maman…

… Et puis je cédai. Je fus lâche, et je composai avec ma déception. Rejetant les débris du petit escargot écrasé, je ramassai le beau mot