Page:Colette - La maison de Claudine, 1922.djvu/71

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Quand j’eus huit, neuf, dix ans, mon père songea à la politique. Né pour plaire et pour combattre, improvisateur et conteur d’anecdotes, j’ai pensé plus tard qu’il eût pu réussir et séduire une Chambre, comme il charmait une femme. Mais, de même que sa générosité sans borne nous ruina tous, sa confiance enfantine l’aveugla. Il crut à la sincérité de ses partisans, à la loyauté de son adversaire, en l’espèce M. Merlou. C’est M. Pierre Merlou, ministre éphémère, plus tard, qui évinça mon père du conseil général et d’une candidature à la députation ; grâces soient rendues à Sa défunte Excellence !