Aller au contenu

Page:Coligny de La Suze - Recueil de pièces galantes, en prose et en vers, tome 1, 1725.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Hé, quelle eſt donc, helas ! l’ardeur qui vous poſſede ?
Pourquoi vouloir quitter ce Maître ſi charmant,
Qui vous rendit heureux auſſi-tôt comme Amant ?
Ah ! revenez à moi, ſongez que je vous aime,
Ou plûtôt, Clidamis, revenez à vous-même ;
De votre propre cœur écoutez mieux la voix,
Conſultez-le, Berger, pour la derniere fois.
Son amoureuſe ardeur étoit trop peu commune,
Pour ceder aux appas de l’aveugle fortune :
Il eſt né pour avoir un plus illuſtre appui,
Et le deſtin n’a point d’eſclaves tels que lui.



JOUISSANCE.

SONNET.

Aujourd’hui dans tes bras j’ai demeuré pâmée,
Aujourd’hui, cher Tirſis, ton amoureuſe ardeur
Triomphe impunément de toute ma pudeur,
Et je cede aux tranſports dont mon ame eſt charmée.