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Page:Collectif - Annales sciences nat, Vol 11, Crochard, 1827.djvu/213

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temps cet effort, qu’elle ressent comme une fatigue : c’est que ses poumons n’ont pas assez d’ampleur ; défaut que révèle la petitesse du coffre qui les contient.

Cependant les longues jambes de la Girafe lui font un besoin de l’activité et de la marche. Si son équilibre à conserver est favorisé par sa haute tête, dont elle se sert, comme d’un balancier, pour porter sur un côté un excédant de poids selon le besoin, l’immobilité des longs supports de son tronc serait à la longue fâcheuse ; la Girafe y remédie en se balançant dans des temps isocrones, levant chaque pied, l’un après l’autre ; davantage ceux de devant, et fort peu ceux de derrière. Ce mouvement lent et uniforme revient machinalement, quand l’animal n’a plus ses sens éveillés par quelque excitation du dehors ; on pourrait ajouter, quand il ne songe plus à rien.

On dit la Girafe un animal du désert, et l’on s’étonne ensuite qu’elle trouve à y subsister. Ceci repose sur une fausse préoccupation de l’esprit. Effectivement, comment croire qu’un animal d’un volume aussi considérable se tienne où ne serait pour lui aucune ressource d’alimentation ? Un sol âpre et brûlé du soleil, comme est celui du désert, ne saurait rien fournir, pas plus à la Girafe qu’à d’innombrables troupeaux d’Antilopes, qui s’y trouvent répandus à des heures marquées. Tous ces animaux sont d’autant plus exigeans sur la nature et l’abondance des pâturages, que leur grande taille rend plus considérable leur consommation. Or, ils trouvent sans difficultés les alimens qui leur sont nécessaires, en se tenant à portée des terres arrosées, et par conséquent très-riches en végétation, lesquelles forment en Afrique de très-grands es-