Page:Collectif - Célébrités contemporaines, Vol 2, 1883.djvu/102

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villes envoyèrent des délégués des conseils municipaux à Paris et à Versailles, avec une mission de paix, et l’on projeta un congrès de ces représentants pour forcer les combattants à poser les armes.

La ligue des droits de Paris provoqua, stimula, tâcha de coordonner, dans la mesure du possible, ce grand mouvement d’opinions. MM. Clemenceau, Floquet, Corbon, Villeneuve et Le Chevallier furent envoyés dans les départements à cet effet, et quittèrent Paris du 5 au 10 mai. Le voyage de la plupart fut singulièrement court. Le gouvernement régulier restait fidèle à la doctrine qui érigeait les tentatives de conciliation en délit. Il paraît que la guerre civile était un principe d’ordre social. On était coupable si on cherchait à mettre un terme à l’effusion du sang. MM. Le Chevallier, Villeneuve, Corbon, furent arrêtés ; M. Floquet put s’esquiver dans les Pyrénées ; M. Clemenceau fut plus habile ou plus heureux. Il put aller à Alençon, à Nantes, à Bordeaux, puis revenir à Paris. Il arriva à Saint-Denis au moment où les portes de Paris se fermaient ; quelques heures auparavant, l’armée venait d’y entrer par surprise. C’est probablement là ce qui lui sauva la vie.