Page:Collectif - Célébrités contemporaines, Vol 2, 1883.djvu/157

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le 37e. « Rendez-nous vos armes », crie le collégien en qui la foule, d’instinct, a salué déjà son orateur. « Voilà vingt-quatre heures, dit le colonel, que je suis là, sans ordre ; ma foi, je rentre. » Et le régiment, colonel en tête et le peuple aux flancs, retourne dans sa caserne Lourcine. Soudain retentit un coup de feu isolé, sans but ni victime, un de ces coups de feu innocents et imbéciles qui provoquent les catastrophes. Postés aux fenêtres, les soldats arment leurs fusils, et la foule s’enfuit. Elle revient, furieuse de sa peur, houleuse et menaçante. Le colonel, bon citoyen, flaire un massacre inutile, et toutes grandes il fait ouvrir les portes. Il y a pour le peuple, il y a moisson d’armes. Floquet cueille un sabre et un fusil, et le voilà parti pour le Palais-Royal, au cœur de la lutte. C’est l’heure où brûle le poste des municipaux. Floquet se bat. Un instant, unique en sa vie, il voit apparaître la tête superbe d’Arago, dominant la bataille. Puis il entre aux Tuileries, non comme préfet encore. Beau départ, n’est-ce pas ? et début gros de promesses. Floquet les a toutes tenues.

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