Page:Collectif - Célébrités contemporaines, Vol 2, 1883.djvu/174

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la Prusse qui riait à en décrocher sa large mâchoire, cette insurrection formidable, résultante de tant de fatalités et de complicités. La plus excusable et la plus folle, la plus explicable et la plus condamnable des insurrections, dont le lugubre souvenir pèsera éternellement sur la mémoire de l’Assemblée ingrate qui l’a obstinément provoquée, et des partis vaincus ou impuissants qui l’ont, dès le 5 septembre, attisée, fomentée : le parti bonapartiste surtout, en qui l’histoire démasquera le bénéficiaire unique de cet effroyable malentendu.

En ces mois les plus terribles de l’année terrible, le caractère de Floquet ne se démentit point. Entre l’adjoint au Maire de Paris et le représentant du peuple, nulle contradiction, nulle disparate. Il fut en 1871 contre la guerre civile ce qu’il avait été, en 1870, pour la guerre contre les barbares : un citoyen courageux, homme de gouvernement. Il prit, avec ses amis Lockroy et Clemenceau, une part active aux délibérations des maires. Tous trois, ils se multiplièrent au péril de leurs jours et de leur popularité, avertissant la Chambre, adjurant l’émeute. Partisans énergiques des élections municipales à bref délai, ils signèrent la trans-