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agrégé à l’École de médecine. Nommé, oui ; installé, non pas. Il est dans notre Université des us antiques. Un de ces us, récemment aboli, consistait à laisser deux ans à la porte de leurs cours les agrégés nouvellement nommés à l’École de médecine. Cela s’appelait : années de stage. Ils ne faisaient rien, et, chose bizarre, ils ne touchaient rien. La caisse leur demeurait interdite, comme la chaire. Ces deux années-là, Naquet s’en fut les passer au loin, travaillant comme un simple mortel, gagnant science, argent et gloire, sans respect pour l’us.

Auparavant il fit son entrée dans la politique militante. Maintes fois nous le rencontrâmes, enthousiaste et infatigable, dans les odyssées de ce comité roulant qui, en 1863, secoua Paris et sa banlieue encore à moitié abrutis. C’était l’époque fabuleuse où M. d’Haussonville nous présentait au quartier latin son jeune élève, Prévost-Paradol, en nous priant avec une grâce ineffable d’attacher son nom de candidat à notre chapeau d’électeur. Et puis Naquet partit pour Palerme. En ce temps-là, dans cette ville italienne, on ne célébrait pas l’éphéméride des Vêpres siciliennes. Mais on demandait à la France un professeur de bonne volonté pour