Aller au contenu

Page:Collectif - Célébrités contemporaines, Vol 2, 1883.djvu/300

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tres, ses fonctionnaires, ses courtisans, ses amours, — jusqu’à son frère adultérin — possédaient de redoutables influences. Rire d’une femme distinguée par le maître était grave. Plaisanter le calembour d’un membre dissimulé de la famille pouvait conduire loin. Ridiculiser un portefeuille ou un sous-préfet était gros de conséquences. Au lendemain de l’arbitrage réclamé par l’Autriche et l’Italie, à la veille de l’Exposition universelle, déjà en préparation, nul n’osait élever la voix.

Et cependant quelqu’un parla.

Ce fut une révélation. Un style alerte, tout hérissé de pointes, mouvementé, d’une verve inconnue, égaya les polémiques. Il était défendu d’exprimer une opinion en politique, en économie, en socialisme, en philosophie, en religion, en science… (Voir le monologue de Figaro).

Restaient les salons, les cabinets particuliers, les opérettes.

Les opérettes ! — Justement, M. de Morny cultivait ce genre décolleté, sous le pseudonyme de Saint-Remi. Et ce conseiller intime des Tuileries entendit siffler à ses oreilles les premières flèches décochées. Les dévotes de l’entourage