Page:Collectif - Célébrités contemporaines, Vol 2, 1883.djvu/351

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seignements, il ne s’est pas contenté d’avoir vu : il a tenu à conduire une locomotive de Paris à Chantilly ; il y a figuré en blouse, noir de poussière et de fumée, regardant, interrogeant, mettant la main aux pièces du mécanisme, ne s’interrompant que pour prendre des notes, et c’est grâce à cette transformation du romancier en chauffeur que la scène si dramatique où Martial est tenté de perdre le train qu’il conduit et où se trouve l’amant de sa femme, a dû d’être prise sur le vif.

La préparation des Amours d’un interne ne fut pas l’objet de moins minutieuses investigations. M. Pailleron avait présenté Claretie au docteur Charcot, qui l’introduisit à la Salpêtrière, ou le romancier put étudier les phénomènes si bizarres et si variés de l’hystérie pour composer cette poétique Jeanne Barral, la fille de salle enfermée volontairement avec des aliénés et des malades pour soigner sa mère devenue folle.

Il avait fait une plus large part à l’imagination dans la Maison vide. Il s’agit là d’un mari qui a tué sa femme. Le jury l’acquitte, il reparaît dans un salon : c’est la rentrée d’Othello dans le monde. Rien de plus poignant que la situa-