Page:Collectif - Célébrités contemporaines, Vol 2, 1883.djvu/360

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Beuve écrivait, à propos de Robert Burat et de Madeleine Bertin. « M. Claretie a touché la fibre vraie : la Vie moderne est là. » Quinze ans pendant lesquels le vaillant écrivain n’a jamais cessé un seul jour de produire, et il a fallu un roman à tapage et à sensation pour que le journaliste fût sacré romancier. Il a fallu, pour que la notoriété fût éclatante, que le succès de l’œuvre eût été confirmé par le succès au théâtre, encore plus laborieux à conquérir.

Ce succès, Jules Claretie vient de l’avoir. Il n’en est que plus éperonné pour se vouer à des œuvres nouvelles, fortement mûries et profondes, entre autres une sorte de Gil-Blas d’aujourd’hui, où il veut mettre, tour à tour, ses impressions, ses souvenirs, ses tristesses (car il en a), ses déceptions et ses confidences. Car ce « sympathique » n’est pas un satisfait, dans le sens insolent du mot, et il s’est même trouvé des gens pour le railler de cette « sympathie. » Il est convenu en effet qu’un honnête garçon qui suit son chemin droit, indulgent aux nouveaux, respectueux envers les anciens, saluant le talent quand il le rencontre, l’encourageant quand on le nie, préférant la bienveillance à l’insulte, les statues qu’on vénère aux piédes-