pérer. Cependant les Pattes de Mouches, ce chef-d’œuvre d’agilité scénique, de grâce, de fantaisie, avec une maîtrise étonnante déjà, les Pattes de Mouches étaient écrites. La destinant à Mlle Fargueil, Sardou porte la pièce au Vaudeville. Louis Lurine ne la lit même pas. L’auteur la porte au Gymnase. Montigny la lit et la reçoit. Allons, Sardou, il y a déjà du bleu dans la nuée sombre ! Mieux que cela. Un coup de soleil vient tout éclaircir. La bonne fée entre en scène.
Victorien Sardou, dans une page en quelque sorte printanière, toute pimpante de jeunesse et toute vibrante d’émotion, a raconté sa première entrevue avec Déjazet à Seine-Port, et comment il lui apporta, le cœur battant bien fort, sa première pièce ; et je ne crois pas que l’admirable auteur de Patrie et de la Haine ait rien écrit de plus profondément senti.
C’était bien chanceux, mais je jouais mon va-tout ! Depuis quatre ans que La Taverne était tombée, j’avais frappé inutilement à tant de portes ! J’étais excédé de démarches inutiles, d’espoirs trahis, et enfin, à bout de patience, je pris donc la lettre que l’on m’offrait pour Déjazet, et je partis pour Seine-Port ! Que de réflexions ne fis-je pas le long de la route ! L’étrange démarche, après tout ! Et que je m’abusais peu sur le succès de mon entreprise ! Ce chemin-là, combien d’autres et dans la même intention l’avaient dû