gues qui ont fait juger tour à tour les réformes du passé impossibles, jusqu’à l’heure où elles ont été réalisées… et alors on a vu qu’il n’y avait rien de plus facile : témoin l’histoire de l’établissement du suffrage universel, de la suppression de l’esclavage, etc. Dans ces termes, la lutte n’est pas une affaire de doctrine, c’est une affaire de netteté dans les idées, de solidité dans l’esprit et de droiture dans le caractère.
Cette lutte, M. Clemenceau n’a cessé de la soutenir. Comme je le disais, il a débuté par les sciences expérimentales. Au sortir du collège, il fit des études de médecine qu’il commença à Nantes et qu’il acheva à Paris. Quelque temps après, il partait pour les États-Unis. Il n’est pas douteux que ce voyage n’ait produit en lui une profonde et durable impression. C’est là qu’il faut étudier la liberté en action. Quel vaste champ d’expériences, pour tout le domaine de l’activité pratique, que ce pays livré en entier aux merveilles de l’initiative individuelle, et réalisant, dans des conditions de prospérité inouïes, tout ce qui constitue, pour nos routines et nos préjugés, l’idée parfaite de l’anarchie ! Que de fois nos docteurs en conservation nous ont présenté, comme la néga-