haine de la démocratie ; et en donnait le plus provocant exemple, en choisissant, pour arracher à Paris sa couronne de capitale, le moment même où Paris venait, en s’immolant pour sauver le pays, de faire retentir de sa gloire l’Europe entière.
Une étincelle pouvait mettre le feu aux poudres. On sait comment l’affaire des canons vint compliquer la situation. Des pièces oubliées par l’autorité militaire dans la zone ouverte aux Prussiens lors de leur entrée triomphale à Paris avaient été enlevées par la population et conduits place des Vosges. Dès lors, une grande partie de cette population vivant dans la crainte d’un coup d’État monarchique était dans une méfiance toujours en éveil contre le pouvoir. On se disait : « Nous sommes armés ». On avait ces canons, on les garda, on en grossit le chiffre, et on les traîna en bon nombre sur les buttes Montmartre, où ils formèrent un parc d’artillerie assez considérable. Si la partie la plus impressionnable de Paris se laissait entraîner par l’irritation, la plupart des politiques du parti avancé entrevoyaient avec terreur les éventualités qui pouvaient surgir d’une telle situation. Un conflit sous les ca-