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Page:Collectif - Heures du soir 01.djvu/14

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viii
— LE LIVRE DES FEMMES. —

Et de combien de ravissantes compositions littéraires mortes et enterrées dans le chaos d’un premier désir timide, étouffé à sa naissance par la crainte de l’anathème, de combien de ravissantes compositions notre époque n’eût-elle point été privée, s’il eût fallu aux femmes de nos jours l’espèce de résolution et d’insolence qu’il fallut aux femmes du temps passé pour oser s’appeler Sapho, Sévigné ou Deshouillères ! Tout est changé, changé en mieux pour nos honnêtes plaisirs. Les femmes auteurs abondent. Avec cette délicatesse de sentiment, cette gracieuseté de manières, que leurs plus ennemis ne leur contestent pas, elles font briller à nos yeux toute l’étendue de leur esprit, toute la force de leur jugement. Il y a un homme et une femme dans ces femmes-là.

Toutes les femmes capables d’écrire ne sont pas connues, et leur nombre (il serait trop petit) ne se borne pas à la pléiade