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— LE LIVRE DES FEMMES. —

ral, l’idée d’une rémunération des œuvres en cette vie, croyance qui mêlerait l’égoïsme à l’accomplissement des devoirs. Mais chaque œuvre porte sa joie ou sa peine intérieure dans la conscience, indépendamment du succès qu’on a obtenu, de la gaîté ou du calme que l’on affecte.

— En êtes-vous bien sûr ? répliqua M. de Celnarre. Je crains, je l’avoue, que, prenant la vie plus au dehors qu’à l’intérieur, les cœurs secs n’échappent par là au châtiment de la conscience.

— Vous êtes bien sentencieux ce soir, dit madame de Golzan, qui, peu accoutumée à réprimer si long-temps ses épigrammes, sembla vouloir s’affranchir de la fascination que M. de Celnarre exerçait sur elle. Je suppose, à vrai dire cependant, que les torts imputés aux femmes ont souvent pour excuse l’excessif amour-propre de quelques hommes. Ceux-là prennent