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— LE LIVRE DES FEMMES. —

ses dispositions intérieures et préparer un funeste dénouement aux jeux de sa coquette diplomatie. Sa parure, toujours éblouissante, avait ce soir-là une grâce nouvelle : jamais on ne l’avait vue plus jolie, ni plus frivole.

Placée à une contre-danse près de la cheminée du salon, son esprit n’était pas tellement absorbé par les doux riens que lui adressait son danseur, qu’elle n’entendît encore la conversation des spectateurs oisifs.

« Je l’avoue à regret, disait une voix harmonieuse et sonore, je n’ai jamais pu trouver en moi ces momens d’abandon où l’homme abdique sa dignité pour se livrer à des plaisirs dont le charme fait oublier le ridicule. Nos danses sans but, sans caractère, me rendent à ma pitié habituelle sur notre temps, dépourvu de poésie jusque dans ses fêtes.

— Moi, reprit d’un ton joyeux et d’un