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— LA PREMIÈRE RIDE. —

enchanté m’apprenait trop que c’était un devoir d’estime, d’amitié, qu’il remplissait, mais que ce n’était plus cet enivrement qui ne connaît ni obstacle ni convenance ; et quand je voulus m’appuyer sur l’empressement qui lui avait fait choisir la nuit, sur la rapidité de sa course, j’eus encore une amère déception.

Arthur me demanda de taire à Roger qu’il était venu. Hélas ! l’heure inusitée de son arrivée, que j’avais mise sur le compte de l’amour, n’était qu’un détour de son orgueil. Son cœur était généreux, il avait voulu me consoler ; mais il craignait les plaisanteries de son cousin, et après m’avoir fait promettre que je reviendrais à Paris promptement, il se hâta de me quitter pour être de retour de bonne heure. Il aurait dû me laisser très-heureuse, et pourtant je pleurai encore après son départ. Ce n’était peut-être plus du désespoir, puisqu’il ne m’abandonnait pas, puisque nos liens n’é-