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— LA PREMIÈRE RIDE. —

raudes : seulement on s’est trompé, car l’une des deux devait être portée rue de Ménars, chez mademoiselle Clotilde. »

La maîtresse de la maison parut embarrassée et voulut réparer l’indiscrétion de son commis. Mais comme ce que je craignais le plus au monde, était de laisser deviner mon trouble, je me hâtai de dire qu’on arrangerait cette affaire avec M. de Seignelay, et de remonter en voiture.

Mathilde baissa les stores et ordonna au cocher de nous conduire hors de Paris. D’abord elle ne me dit rien, car mes effrayans sanglots lui prouvaient que je n’aurais pu l’écouter. Mais après avoir versé d’abondantes larmes, je me sentis plus maîtresse de moi-même. Alors elle me montra une tendresse si douce et si aimable, que je pus l’entendre.

« Vous n’apprenez rien, me dit-elle, rien que ce dont vous auriez dû vous