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— LE LIVRE DES FEMMES. —

des affections que l’on défendrait, dans une autre circonstance, au péril de sa vie. On les livre pour ne pas perdre un bon mot ; les éclats du rire qu’il provoque deviennent plus joyeux, si la méchanceté doit pénétrer bien profondément le cœur qu’elle atteint. Madame de Golzan a pu lire sur plus d’un visage que M. de Celnarre n’a point épargné ce dédommagement à sa vanité blessée. À côté des suffrages qui l’entourent, de la flatterie qui l’étourdirait encore, un regard la poursuit sans cesse ; le silence de M. de Celnarre, son sourire semblent éternellement répéter que pour une femme mariée on la voit bien entourée. Sa voix anime-t-elle un concert ? un applaudissement prolongé vient dominer les autres ; l’ironie se cache sous cet applaudissement : madame de Golzan sait l’y découvrir. Lorsqu’elle brille dans un bal, l’impitoyable regard la pour-