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— LE LIVRE DES FEMMES. —

affaiblie, supportera-t-elle le chagrin qui va l’accabler ?… « Eh bien ! dit Berthe, que ma mère soit donc heureuse !

— Et vous le serez aussi, chère, bien chère amie, dit Isabelle émue, malgré elle, de l’arrêt qu’elle venait d’arracher, contre elle-même, à cette fille dévouée. Oh ! oui, il faut que vous soyez heureuse ; votre malheur me pénétrerait de regrets ! »

Madame de Frémy reparut. « Elle a dit oui, » s’écria madame de Golzan. Alors la faible mère, qui avait jusque là caché la crainte que lui causait l’irrésolution de sa fille, lui ouvrit ses bras. « Ma Berthe, lui dit-elle, en répandant des larmes, je ne te verrai donc pas descendre du rang qui t’appartient. Mais, reprit-elle, car alors elle-même redoutait d’engager la volonté de sa fille, es-tu bien sûre que tu pourras aimer M. de Celnarre ?