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Page:Collectif - Heures du soir 04.djvu/136

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tout bien qu’une maison de peu de valeur, une pension viagère sur lÉtat, pour lequel il avait bravement répandu son sang pendant trente ans de sa vie, et cette modique pension suffisait à peine à ses besoins et à l’entretien d’une fille unique, modèle de vertus et de piété filiale.

Cette fille s’appelait Térésa. Aidée d’une voisine pauvre comme elle, mais comme elle aussi bonne et charitable, elle s’était dévouée à son vieux père infirme ; c’était elle qui mettait de l’ordre dans le petit ménage, et pour tout plaisir, quand elle avait fait, tout haut, la lecture d’une sainte légende au pieux Francesco, elle allait respirer le frais dans un petit jardin dépendant de la maisonnette, et arroser les fleurs qu’elle-même y avait plantées.

La triste solitude à laquelle l’injustice du sort condamnait la douce Térésa n’avait rien qui affligeât son âme pure et candide, car elle n’avait jamais connu le