Page:Collectif - L’Inde et son âme.djvu/306

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lité, fidèle à ses promesses, secourable à tous ceux qui étaient dans le besoin, ignorant la pleur, sachant prendre une décision dans les cas difficiles, elle était le soutien de ses parents et de tout le peuple.

L’heure vint de songer à la marier. Elle avait dix-sept à dix-huit ans, et nul prétendant né s’était encore présenté ; et ses parents ne voyaient aucun prince digne de recevoir la noix de Coco symbolique, l’avertissant que ,1a princesse attendait sa demande. Savitri, alors, proposa qu’on la laissât partir pour un long pèlerinage, afin de prier aux sanctuaires vénérés, de recevoir la. bénédiction et d’écouter la parole d’hommes saints, et d’entrer en communion avec son Esprit tutélaire. Si, à son retour, nul conseil ne lui avait été accordé, il serait toujours temps pour le roi son père de s’occuper de son mariage. Car ces choses sont sous la garde de la destinée, et il n’est pas bon de traiter à la hâte des questions aussi graves.

Tous approuvèrent la princesse ; certains conseillers, parce qu’à leur avis, elle recevrait l’éducation convenable à une reine, en parcourant le pays et en rendant hommage aux saints et aux sages ; d’autres, parce qu’ils voyaient l’avantage qu’en retireraient sa santé et sa beauté, ; mais les parents de Savitri songèrent seulement que Savitri était entrée dans leur vie par la prière, et qu’elle entrerait de même dans la maison de son mari.

Alors ce furent de grands préparatifs ; on chargea de vieux conseillers à tête grise de veiller sur la princesse, et de nombreux serviteurs se tinrent prêts à l’accompagner. Elle devait monter dans un char couvert d’or et tendu dé rideaux de soie écarlate, à travers