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LAUSANNE À TRAVERS LES ÂGES

en 1806 sur la partie de la place Saint-François, où stationnent aujourd’hui les fiacres, en face de l’entrée occidentale du temple ; cet immeuble a été démoli en février 1903. C’était là que les voyageurs montaient en voiture. Les diligences à destination de Paris et d’Yverdon commençaient par descendre la rue de Pépinet, en faisant grincer leurs sabots, puis elles montaient péniblement la rue du Grand-Saint-Jean, prenaient la rue de Saint-Laurent et sortaient de la ville par le faubourg de l’Ale ; à l’extrémité de celui-ci, la diligence d’Yverdon prenait, à droite, la route du Maupas, qui aboutissait aux plaines du Loup ; la diligence de Paris prenait, à gauche, le chemin de Chauderon, longeait au nord le cimetière de Saint-Laurent[1], et s’engageait sur la route d’Orbe, qui passait alors sous Valency. La diligence à destination de Genève passait par Montbenon. Celle du Simplon montait la rue de Bourg, descendait le faubourg d’Etraz, prenait le chemin des Mousquines et aboutissait par une pente rapide au pont de la Perraudettaz. La diligence de Berne montait la rue de Bourg, contournait l’hôtel du Faucon et montait lentement le faubourg de Martheray, pour aboutir à l’auberge de l’Ours.

En dépit de tous les cahots qu’il fallait subir pour entrer à Lausanne, pour y demeurer ou en sortir, c’était une brillante époque ; c’était le temps où Vinet, Monnard, Juste Olivier, Sainte-Beuve, Mickiéwicz enseignaient à notre Académie. Depuis lors, des vallons ont été comblés, des tunnels et des tranchées ont raccourci les distances ; les communications ont été facilitées ; des fiacres ont remplacé les antiques chaises à porteur, dans lesquelles les élégantes se rendaient au bal. Les gens huppés se faisaient volontiers accompagner, le soir, d’un valet ou d’une servante portant un falot ; car les rues étaient peu éclairées et le service de la voirie laissait à désirer. Tout cela est changé aujourd’hui, mais notre ville y a un peu perdu de son aspect pittoresque.

Actuellement, huit voies ferrées se rencontrent à Lausanne (Genève, Paris, Yverdon, Échallens, le Jorat, Payerne, Berne et Milan). La gare des chemins, de fer fédéraux, en 1904, a délivré 188 445 billets simple course ; elle occupe, à cet égard, le troisième rang en Suisse ; elle vient immédiatement après Zurich et Bâle ; 794 586 billets double course, 300 575 départs s’effectuent au moyen d’abonnements. Le mouvement des voyageurs a donc été, en 1904, de 1 283 606, ce qui représente une moyenne journalière de 3500 voyageurs, chiffre rond.

Le nombre des trains de voyageurs qui arrivent à la gare fédérale ou en partent est de 147.

Le mouvement des bagages est de 
4 567
tonnes.
Celui des animaux vivants de 
8 780
têtes.
Les marchandises expédiées représentent 
40 357
tonnes.
Les marchandises arrivées représentent 
287 742 tonnes.

Au point de vue du tonnage des marchandises, Lausanne occupe en Suisse le cinquième rang (le premier rang étant tenu par Bâle, le second par Genève le troisième par Zurich, le quatrième par Berne et le sixième par Saint-Gall).

  1. Ce cimetière était sur l’emplacement actuel de la gare du Lausanne-Échallens.