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RECETTES ET DÉPENSES DE L’ADMINISTRATION COMMUNALE

Beaucoup de ces nouveaux bourgeois étaient nés dans le pays ; plusieurs avaient pour mères des Vaudoises, et, ne connaissant pas la langue de leur pays d’origine, ne se souciaient pas d’aller y faire le service militaire.

Jadis, les bourgeois avaient certains avantages matériels dont ne jouissaient pas les habitants : ainsi que cela a encore lieu dans certaines communes rurales, du pied du Jura ou du Pays d’Enhaut, ils recevaient, chaque année, une provision de bois. Ces distributions ont pris fin depuis longtemps à Lausanne, mais la qualité de bourgeois a cependant encore son prix : en cas de revers de fortune les Lausannois, leurs femmes et leurs enfants sont généreusement secourus[1].

Le montant des secours accordés par la Bourse des pauvres en 1904 s’est élevé à 73 428 fr. 20, qui se décompose comme suit :

1o secours fixes
à 80 familles assistées régulièrement 
Fr. 47 131 40
à 34 hommes placés dans des asiles ou chez des particuliers 
à 31 femmes » » » »
à 51 enfants » » » »
2o secours casuels à 247 familles, pour pain, loyer, vêtements, maladie, apprentissage, etc. 
» 22 357 40
3o Secours aux pauvres passants 
» 3 949 40

Les étrangers, comme on l’a vu plus haut, sont de plus en plus nombreux à Lausanne. C’est un phénomène qu’on remarque également à Zurich, à Bâle et Genève, et même dans des proportions beaucoup plus marquées encore. Les trois nationalités les plus fortement représentées sont les Italiens, les Allemands et les Français, qui généralement viennent à Lausanne pour y gagner leur vie, les uns dans l’enseignement, d’autres dans le commerce ou comme artisans, tandis que les Anglais, les Américains, les Hollandais viennent y dépenser leurs revenus et y sont attirés soit par le climat, soit par les ressources qu’offre Lausanne pour l’éducation de leurs enfants. Il y a proportionnellement plus de Français à Lausanne que de Suisses à Paris ; en effet, 2 000 Français à Lausanne représentent à peu près le 4 % de la population, tandis que 40 000 Suisses à Paris ne représentent que le 1,6 %.


II

Recettes et dépenses de l’administration communale. Fondations diverses.

Comme on l’a vu par le tableau donné plus haut, le ménage communal, quoique tenu avec une rigoureuse économie, coûte plus cher d’année en année ; l’équilibre ne se maintient qu’avec de constantes aggravations d’impôts. Chaque

  1. Sur la question de l’admission à la bourgeoisie, on pourra lire un rapport très intéressant, présenté le 4 octobre 1895, au Conseil communal par M. le syndic Cuénoud. Voir Bulletin officiel des séances du Conseil communal, année 1895, page 762.