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gneusement recueilli et transformé, par des procédés chimiques, en une poudrette qui, mélangée à d’autres ingrédients, constitue un excellent engrais.

Le bétail abattu, en 1904, a compris 3894 pièces de gros bétail, 9732 veaux, 6097 moutons, 7029 porcs. En outre, dans les circonscriptions foraines ont été abattus 37 bœufs ou vaches, 4 veaux, 2 moutons et 518 porcs. Ces données ne comprennent pas toute la consommation lausannoise : il faut encore y ajouter l’importation qui se fait du canton de Vaud et de la Suisse allemande, sous la forme de viande fraîche, et qui s’est élevé en 1904 à 3490 quintaux métriques.

Le clos d’équarrissage, placé depuis très longtemps à Sevelin, sous l’ancienne route de Morges, était autrefois un charnier infect. Le maître des basses œuvres tirait parti des bêtes abattues, en utilisant le cuir, la corne et faisait bouillir les parties saines pour engraisser ses porcs. Ce qui restait, après cette dissection, était enfoui dans le sol qui, à la longue, fut complètement saturé. Pour parer à ces inconvénients, on établit, en 1897, un appareil système Podevils, de Munich, où les cadavres d’animaux sont cuits au bain-marie. Les parties graisseuses sont extraites pour être utilisées dans l’industrie ; les chairs, désinfectées, peuvent servir soit à la nourriture des poules ou des porcs, soit à la fabrication des engrais. Le produit de cette manutention couvre les frais qu’elle occasionne, et l’hygiène y trouve son avantage.


VI


Prix des denrées essentielles à l’existence.

M. Zuppinger, directeur de la police de la ville de Saint-Gall, a publié, dans le numéro de janvier 1905, du Journal de statistique de la Suisse, un tableau synoptique du prix des denrées alimentaires, bétail vivant, fourrages, bois de chauffage, dans les trente principales communes de la Suisse. Laissant de côté ce qui concerne la viande de veau, de mouton et de porc, le poisson, le gibier, les liqueurs, les pommes de terre, les œufs, le fromage, le beurre, les fourrages et les bois de sapin, nous détacherons de cette statistique quelques indications relatives aux prix de la viande de bœuf, du pain blanc, du lait et du bois de hêtre, ces quatre denrées essentielles pouvant être considérées comme un indice du prix de la vie.

Lausanne se trouve au point de vue du prix de la vie dans les zones moyennes de la Suisse.

Le prix moyen du demi-kilo de bœuf était au mois de janvier 1905 de p5 centimes à Saint-Gall et à Saint-Imier ; 90 à Lausanne, Berne, Coire, Fribourg, Lucerne, Neuchâtel, Zurich, Schaffhouse, Sion, et six autres communes ; 85 à Bâle, Bienne, La Chaux-de-Fonds, Le Locle, Glaris, Soleure ; 82 4/2 à Zoug ; 70 à Genève[1].

  1. Le bas prix de la viande à Genève, et d’une manière générale le bon marché relatif de la vie dans cette ville, s’explique par son isolement : elle est entourée par les départements de l’Ain et de la Haute-Savoie, où il n’y