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ce nouveau port ; et l’espace qu’il occupait converti en jardin. Les débarcadères des bateaux à vapeur sont reliés à la station du Lausanne-Ouchy par une belle allée de platanes.

Pour terminer ce qui concerne Ouchy, ajoutons que l’entrée nord de ce hameau, qui était étroite et sinueuse, vient d’être transformée en une rue de quinze mètres de largeur, bordée de beaux bâtiments que le bureau des travaux étudie la construction d’un nouveau quai qui desservira le littoral à l’occident. La construction de voies importantes entre Ouchy et la ville fut décidée en 1897 l’avenue F.-C. de la Harpe, l’avenue Fraisse, la prolongation de l’avenue du Simplon, voies qui ont été récemment livrées à la circulation. L’avenue des Épinettes et la route cantonale, parallèle au lac, ont été élargies.

Si nous rentrons en ville, il nous reste à signaler la transformation des quartiers de Bel-Air et de Mauborget qui a eu lieu en 1897. La rue Mauborget, autrefois étroite et bordée de masures, fait aujourd’hui figure, et la place de Bel-Air est entourée de constructions de style qui en font une entrée de ville très convenable.

C’est aussi dans cette année 1897 que l’administration communale consentit à faire un sacrifice sensible pour maintenir l’intégrité de la vue dont on jouit du Grand Pont dans la direction de la cathédrale, en rachetant un immeuble sur lequel on prétendait élever des constructions qui auraient formé un écran déplorable. C’est encore en 1897 que la ville vota un crédit de 3 515 000 francs pour la construction de l’édifice de Rumine, d’après les plans de l’architecte André.

Le nouveau siècle a déjà vu construire l’avenue Louis Ruchonnet, le pont de Chauderon, qui y fait suite, les avenues Juste Olivier et Docteur Tissot. Il a vu installer de toutes pièces un nouveau rouage administratif, celui des services industriels, qui fait, ici, l’objet d’une notice spéciale.

Il reste encore beaucoup à faire : tandis que s’abattait toute la besogne que nous venons d’énumérer s’enfantait laborieusement, et bien tardivement, le plan d’extension de la ville. D’après ce plan, il y aurait encore à démolir pour reconstruire les rues du Pré, du Valentin, de Saint-Roch, des Cèdres, des Échelettes, et bien d’autres, trop étroites ; il y a des percées à opérer ; il y a de nouvelles voies à créer sur tout le périmètre urbain, où les spéculateurs construisent, parfois, plus rapidement que ne le justifie l’augmentation de la population.

Enfin, à peine avons-nous achevé le pont de Chauderon, destiné à relier directement les quartiers occidentaux à la gare centrale, que nous passons à la construction du pont Charles Bessières, élément essentiel de cette diagonale Riponne-Caroline, dont l’utilité avait été reconnue, avant 1840, par l’ingénieur Pichard. Quand les bâtiments universitaires de la Cité auront été parachevés, il conviendra de les relier aussi à ceux de l’École de médecine par un troisième pont nouveau, partant de la terrasse au nord de la cathédrale. Les institutions de l’État, logées dans la Cité, y gagneront aussi.

Du reste, nous ne sommes point dans une période ordinaire. Nous constatons