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« Le christianisme est dans le monde l’immortelle semence de la liberté. »
« Je veux l’homme maître de lui, afin qu’il soit mieux le serviteur de tous. »

Mentionnons aussi l’église catholique qui remonte à l’année 1835, l’église d’Ouchy édifiée aux frais de M. Haldimand en 1840, restaurée et agrandie en 1901 sous la direction de M. l’architecte Bonjour ; l’église anglaise construite par MM. les architectes Wirz et Ed. van Muyden, en 1878 ; l’église presbytérienne écossaise (avenue de Rumine) dont les plans sont de Viollet-le-Duc, et qui date de 1877 ; l’église libre des Terreaux à laquelle ont collaboré en 1889 MM. les architectes Th. van Muyden et Henri Verrey ; l’église de Chailly bâtie en igo3 par MM. les architectes H. Verrey et Heydel ; l’église évangélique allemande, qui s’achève en ce moment, par les soins de M. Mauerhofer, d’après les plans de M. Laroche de Bâle. Enfin, quoiqu’elle n’ait aucun caractère architectural, l’église de Montherond mérite d’être vue en raison de son site pittoresque. Reste d’une ancienne abbaye de l’Ordre de Citeaux, élevée au bord du Talent, dans un vallon solitaire au milieu des bois, elle est un but de promenade aimé des Lausannois ; c’est pour eux l’occasion de parcourir les vastes et sombres forêts du Jorat. Montherond est situé sur le territoire de Lausanne, mais dépend, au point de vue ecclésiastique, de la paroisse de Morrens.

Notons, en passant, que le major Davel naquit à la cure de Morrens, où son père était pasteur. On lit, sur la chaire de l’église de Montherond, cette inscription : « J. F. Davel, 1669 », qui rappelle le moment où cette chaire fut faite et le nom du pasteur en charge, et à côté les initiales « A. B. D. » suivies de la date « 1718 ». Ce sont les initiales de l’infortuné major. On suppose qu’il les aurait gravées, lui-même, à côté du nom de son père, lors d’une visite qu’il aurait faite à ce temple. Le promeneur qui s’est rendu à Montherond par la route de Berne et les forêts du Chalet-à-Gobet peut redescendre sur Lausanne en passant par la fontaine des Meules, les bois de Penau et la forêt de Sauvabelin. Cette dernière, dit-on, doit son nom au dieu Belin, que les Celtes adoraient en ces hauts-lieux, sous les mystérieuses voûtes des chênes et des hêtres. À l’extrémité de ce bois deux fois sacré, — car il appartint, dans la suite, aux évêques, — est le Signal de Lausanne, d’où le regard s’étend au loin. Le spectateur a, à sa gauche, les Alpes vaudoises et valaisannes, au midi, la dent d’Oche, les montagnes de Savoie et le lac Léman, à droite, le Jura. La dent d’Oche a ceci de particulier qu’elle émerge de la plaine et que sur ses flancs s’étagent toutes les végétations, depuis là vigne et le châtaigner jusqu’aux pâturages que couronnent des rocs dénudés. Le spectateur qui contemple, pour la première fois, le panorama du Signal préférera peut-être la vue des Alpes, mais l’homme, sur le retour de l’âge, affectionnera davantage la vue du Jura, dont la ligne harmonieuse, pleine de poésie, donne l’idée de l’infini. Lausanne abonde, du reste, en promenades variées : à l’est, la route des monts de Lavaux, dont les aspects variés rappellent ceux du boulevard de la Corniche sur la côte d’Azur ; à l’ouest, les routes de Chavannes et d’Echallens, qui conduisent aux bois d’Ecublens et de Vernand.