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pour la nouvelle Église réformée[1] Des cours élémentaires de mathématiques y furent introduits au seizième et au dix-septième siècle. Le droit n’est enseigné qu’à partir du dix-huitième siècle, par Barbeyrac et Loys de Bochat. Dès la création du canton de Vaud (1803), l’Académie se développe. L’enseignement se donnait jadis en latin ; cet usage n’a complètement disparu qu’en 1835. L’Académie est réorganisée en 1837 et perd alors son caractère ecclésiastique. De 1830 à 1846, l’Académie traversa une phase brillante. Il suffit de citer les noms de Charles Monnard, J.-J. Porchat, André Gindroz, François Pidou, Alexandre Vinet, Juste Olivier, du philosophe Charles Secrétan, du poète polonais Mickiéwicz et de l’économiste Mélégari, un futur ministre d’Italie, qui appartenaient à cette période. Sainte-Beuve a donné dans ces auditoires ses célèbres leçons sur Port-Royal. Son souvenir est rappelé par une plaque commémorative fixée, en 1904, à l’occasion du centenaire de sa naissance, Sur le vieux bâtiment de la Cité.

De 1846 à 1869, l’Académie de Lausanne est arrêtée dans son développement. C’est à ce moment, cependant, que se fonde l’ « École spéciale pour l’industrie, les travaux publics et les constructions civiles », créée sous les auspices d’une association particulière.

La loi de 1869 sur l’instruction supérieure, — œuvre de Louis Ruchonnet, — marque un progrès considérable. La faculté des lettres et des sciences fait place à un gymnase et à deux facultés distinctes, celle des lettres et celle des sciences. Le nombre des chaires de professeurs est fixé à vingt et une. Le nombre des étudiants et externes, qui n’était que de 72 en 1847 s’éleva à 238 en 1868. En 1873, fondation de l’École de pharmacie, logée depuis 1891 avec les laboratoires de physique dans un superbe bâtiment à la Cité. En 1888, sont posées les bases de la future Faculté de médecine, dont la constitution définitive permit la transformation de l’Académie en Université. La construction de l’édifice de Rumine, achevé en 1905, — dû à la munificence d’un ancien étudiant de l’Académie de Lausanne, Gabriel de Rumine, — facilita, dans une large mesure, la transformation de l’ancienne Académie en Université.

À teneur de la loi du 10 mai 1890, l’Université compte cinq facultés : théologie, droit, médecine, lettres, sciences, ainsi qu’une École de pharmacie et une École d’ingénieurs. Lors de sa fondation, notre Université possédait soixante-deux professeurs. En 1905, elle en compte 79 tant ordinaires qu’extraordinaires, sans parler de 13 professeurs honoraires, 24 privat-docent et 1 lecteur, soit un corps enseignant de 104 membres, dont 8 pour la Faculté de théologie, 9 pour celle de droit, 20 pour celle des lettres, 21 pour celle des sciences, 29 pour celle de médecine et 19 pour l’Ecole d’ingénieurs. Il y a, en outre, 19 assistants ; 15 cliniques sont attachées à l’Université. Le chiffre des étudiants et auditeurs était de 321 en 1890-1891, il est actuellement (semestre d’hiver 1905-1906) de ,

  1. Voir H. Vuilleumier, L’Académie de Lausanne 1537-1890, esquisse historique, 1890. Lausanne, imprimerie Viret-Genton.