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Écoles primaires. — A teneur des Constitutions fédérale et cantonale, l’instruction primaire est obligatoire et, dans les écoles publiques, gratuite ; elle doit être suffisante et placée exclusivement sous la direction de l’autorité civile. La gratuité est la conséquence logique du principe de l’obligation. Sans distinction de nationalité, d’origine ou de confession, tout enfant est astreint à la fréquentation de l’école dès l’âge de sept à quinze ans révolus.


Sous le régime bernois, l’Ecole était intimement liée à l’Eglise dont elle formait en quelque sorte une succursale. La situation des régents n’était guère enviable. Le matériel était pitoyable, les salles d’écoles trop étroites, mal aérées, mal éclairées et souvent humides. Le chauffage était à la charge des parents ; les enfants apportaient chacun sa bûche de bois à l’école. Elèves du vingtième siècle qui vous instruisez dans des palais confortables et hygiéniques, appréciez-vous à sa juste valeur le privilège dont vous jouissez ?

Grâce à l’influence des réfugiés huguenots, de classe bourgeoise aisée et cultivée, l’instruction populaire prit un nouvel essor.

Au milieu du dix-huitième siècle, la Commune de Lausanne possède sept écoles publiques, plus les Ecoles de charité fondées en 1726 par l’initiative privée et qui donnaient l’instruction à 150 enfants de la ville, outre les orphelins pensionnaires de l’établissement. A la fin du dix-huitième siècle, la fréquentation de l’école devient obligatoire sous peine d’amende. Le programme des objets d’enseignement est augmenté. La loi vaudoise du 28 mai 1806 remplace le Conseil d’éducation par un Conseil académique. L’inspection et la direction générale dés écoles appartient aux pasteurs, auxquels on adjoint une délégation de la municipalité. Aucune classe ne doit recevoir plus de 60 enfants (la loi actuelle fixe ce maximum à 50 et la Commune de Lausanne l’a réduit à 40). En 1816, les écoles de la ville étaient au nombre de 15. En 1809, le traitement des régents des écoles de garçons est fixé à 390 francs (anciens), celui des régentes à 212 francs.

En 1819, la Municipalité fixe une finance d’écolage variant d’après les charges de famille.

Sous la loi de 1834, le Conseil académique fait place au Conseil de l’Instruction publique, composé de cinq membres et présidé par un Conseiller d’Etat. Aux objets enseignés précédemment vinrent s’ajouter la composition, les sciences naturelles élémentaires, l’histoire de la Suisse et du canton de Vaud, la géographie, l’instruction civique, la tenue des comptes, le dessin linéaire.

Les absences sont toujours un obstacle à la bonne marche de l’instruction ; aussi font-elles l’objet d’un contrôle sévère. La commission d’inspection des écoles de Lausanne, qui devint la commission scolaire actuelle, est réorganisée. En 1834, le nombre des écoles de Lausanne est de 12. En 1837, 700 enfants fréquentent les écoles publiques. Les locaux scolaires sont améliorés. Le nombre des heures de leçons de la deuxième classe des filles est, en 1838, de 33. Aujourd’hui, la même classe a un nombre identique de leçons par semaine.

Survint la révolution de 1845. La loi de 1846 ne consacre aucun principe