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LAUSANNE À TRAVERS LES ÂGES

chaque année pour faire leurs dévotions à l’église de Notre-Dame qui était en grande vénération dans tout le pays[1]. L’évêque et le chapitre possédaient des biens considérables ; aussi voit-on figurer parmi les prélats les cadets des plus
Intérieur de la cathédrale. Croisée du transept.
grandes familles du pays, des Grandson, des Champvent, des Cossonay, des Prangins et même des maisons souveraines de Faucigny, de Savoie, de Lenzbourg, de Kibourg et de Neuchâtel.

Ce qui contribua surtout au développement de cette puissance temporelle, ce fut la donation du comté de Vaud, faite en 1011, par le dernier roi de la Bourgogne Transjurane, Rodolphe III, dit le Fainéant, à l’évêque Henri de Lenzbourg. Dès l’an 1125, les évêques de Lausanne sont qualifiés de princes d’Empire, ce qui leur confère les droits régaliens, tels que celui de battre monnaie, d’établir des péages, d’exercer la police des routes, des cours d’eau, des forêts, des marchés, etc. Ils faisaient profession de tenir cette souveraineté de la Vierge elle-même dont ils étaient les administrateurs « Tota civitas Lausannensis, tam civitas quam burgum est dos et allodium beate Marie Virginis », est-il dit dans l’acte où les Lausannois reconnaissent les droits de l’évêque.

Le chapitre de Notre-Dame, composé de trente chanoines recrutés parmi les

  1. Cette église apparaît dès le début du septième siècle. Elle a été plusieurs fois reconstruite. L’édifice actuel a été élevé entre 1160 et 1275.