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RÉVOLUTION DU 24 JANVIER 1798

(10 décades), ses soldats n’avaient pas touché de solde ; il demandait aux Vaudois, par voie d’emprunt forcé, une somme de sept cent mille francs, en offrant, comme garantie, la loyauté française. Dans la même lettre du 8 pluviôse an VI, il prescrivait les rations de pain, de viande, de vin, d’eau-de-vie, de foin et d’avoine que les Vaudois auraient à fournir pour l’entretien de l’armée française aux diverses étapes qu’il se proposait de faire ; il réquisitionnait, en outre, des munitions et des chevaux.


La cathédrale et l’École industrielle cantonale (ancien Hôpital, 1766).

Cette invasion était certainement préméditée, car le 25 janvier Ménard avait fait préparer, sur tout le littoral du lac, des barques pour le transport de ses troupes ; et le 26, avant que fût connu l’incident de Thierrens, il avait écrit au général Müller, commandant de la VIe division à Besançon et au général Gautier, à Porrentruy, que son entrée sur le territoire suisse aurait lieu le 28.

Comme on a souvent reproché aux Vaudois d’avoir attiré les Français en Suisse, il importe de bien marquer le rôle joué par les magistrats lausannois et les délégués des communes vaudoises, au début de ce qu’on peut appeler en Suisse « l’année terrible. »

Nous n’apprécierons pas la conduite du Directoire. Un grand historien français, Henri Martin, l’a fait très loyalement en ces termes : « Le besoin d’argent