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LAUSANNE À TRAVERS LES ÂGES

anciens, à la salle du Conseil à l’hôtel de ville ; les trois autres huissiers devaient, également en manteau, se rendre au lieu du sinistre pour demeurer aux ordres du maisonneur. Le piqueur du maisonneur devait, après l’incendie, recueillir les engins de sauvetage, en avoir soin, et faire le compte de ceux qui auraient été perdus ou détériorés. En prévision du cas où le feu éclatait hors de ville, des voituriers étaient désignés à l’avance pour conduire au premier coup de cloche, les pompes nos 5 et 7 sur le lieu du sinistre.

Cette ordonnance, qui fait honneur aux magistrats lausannois, fut rendue au temps où M. Antoine de Polier-Saint-Germain était bourgmestre.

L’organisation du service du feu a été modifiée en 1824 et 1843. En 1865 fut créé le corps des pompiers et en 1868 celui du sauvetage ; leur organisation a été remaniée en 1881 ; c’est à ce moment-là que le bataillon des pompiers a été réparti en quatre compagnies ; en 1901 une section d’électriciens a été ajoutée à la première compagnie. L’effectif du corps est actuellement le suivant :

État-major : 1 commandant, 2 adjudants, 1 quartier-maître.

Première compagnie, préposée au sauvetage : 4 officiers, 14 sous-officiers, 36 sauveteurs et 10 électriciens.

Seconde compagnie, préposée au maniement des hydrants : 5 officiers, 21 sous-officiers, 108 hydrantiers.

Troisième compagnie, préposée au maniement des pompes : 3 officiers, 18 sous-officiers, 60 sapeurs.

Quatrième compagnie, préposée au service de garde : 3 officiers, 10 sous-officiers, 38 hommes.

Un adjudant sous-officier, 1 caporal clairon et 12 clairons sont également attachés au bataillon.

Il y a en outre 7 sections foraines, à savoir celles de Chailly, La Sallaz, Vers-chez-les-Blanc, Montblesson, Chalet-à-Gobet, Montherond et Vernand, avec un effectif de 6 officiers, 14 sous-officiers et 142 hommes.

Le corps tout entier se compose ainsi de 26 officiers, 77 sous-officiers, 406 hommes.

Total : 510 hommes.

Cette organisation ne correspond plus aux besoins de la ville, qui ne sont plus ce qu’ils étaient il y a vingt-cinq ans. Un nouveau règlement de service du feu va être prochainement présenté au Conseil communal. À teneur de ce projet, l’effectif du bataillon sera accru, mais sa répartition sera complètement modifiée. Chaque compagnie, composée d’hydrantiers, de pompiers, de sauveteurs et d’électriciens, sera préposée à la défense d’une zone déterminée, en sorte qu’à moins de sinistre prenant des proportions exceptionnelles, il ne sera nécessaire dans chaque cas d’incendie d’alarmer qu’une partie du corps.

De plus, un certain nombre d’agents de police recevront les instructions nécessaires pour pouvoir, sitôt que le feu éclate quelque part, porter les premiers secours et servir d’avant-garde au corps des pompiers. Il serait obvié ainsi à l’inconvénient résultant de l’absence d’un poste permanent de pompiers.