Page:Collectif - Le Livre rose vol 2.pdf/112

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suivais le char qui les emportait. Leurs corps étaient là, sous mes yeux, leurs membres semblaient encore tenir aux miens. Mais depuis que j’ai entendu la terre tomber sur eux, je les vois se débattre avec elle et avec les vers qui morcellent leurs os que le temps broie. Je me baisse pour entendre, mais tout s’y fait sourdement, même pour une mère… C’est un mystère… »

Une de ces âmes voyageuses ne se détachera-t-elle pas du grand nombre pour venir apprendre à cette mère si persévérante dans sa douleur ce que sont devenus ses enfans ?…

Le jour de notre première rencontre, je la laissai sur les deux tombeaux pour achever la prière que j’avais interrompue ; je me retirai le cœur navré ; je pleurais… car il est des douleurs qui se sont répétées pour moi autant de fois et plus que l’écho simonneta.

Mlle  Aimable Le Bot.


Nota. Cette histoire et tous ses détails sont vrais.