Page:Collectif - Le livre rose - 1.pdf/16

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dans un moment où elle était auprès de sa maîtresse, l’aidant à ajouter, quelque ornement à sa coiffure (la marquise allait au bal), et il avait pris la jeune fille pour une, des nobles amies de cette dame. Cette méprise, qui parut étrange de la part du noble rejeton d’une illustre famille, fut relevée avec une promptitude qui décelait une sorte de mécontentement. C’était un affront pour madame d’Erneville que ce démenti que la nature se plaît quelquefois à donner aux parchemins, en dotant de ses plus précieux dons ceux qui n’ont point affaire d’un vain titre. Le comte Adhémar ne parlait point de Marianne, mais elle n’en était pas moins l’objet de toutes ses pensées. Si, dans les premiers temps, à l’exemple des autres admirateurs de la marquise, il n’allait qu’une ou deux fois par semaine assister à sa toilette, il en était maintenant le courtisan le plus assidu. C’était merveille de voir avec quelle rapidité il s’était initié aux plus minutieux secrets de la parure. Il était d’une attention ! d’un zèle ! Rubans, fleurs, essences se trouvaient à l’instant à sa portée, au premier signe de la marquise ; si, par hasard, ou à dessein, on laissait tomber son mouchoir, le galant gentilhomme était là pour le relever et le rendre avec cette courtoisie empressée et cette active vigilance si naturelle à ceux qui aiment.

Toutefois, cet esprit d’attention, qui absorbait entiè-