Page:Collectif - Le livre rose - 1.pdf/27

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magnifique et vaste salle. Il marchait d’un pas grave vers l’extrémité de cette pièce, il en fit le tour, et, croisant les bras, il en vint à examiner les peintures enchâssées dans le plafond magnifiquement sculpté et éblouissant de dorures. Entre les colonnes de marbre massif qui les supportaient, resplendissaient des glaces d’une grande hauteur ; les portes, faites d’un bois pré cieux, étaient incrustées d’or, et tout l’ameublement était d’une égale beauté. Il lui sembla voir Marianne devant lui, et cette apparition était plus imposante à ses yeux que tout ce qu’il voyait ; et son pas de vint plus rapide, et ses mouvemens plus impatiens, quand il s’avança vers la porte par laquelle il allait sortir.

Cette porte communiquait à la galerie des portraits. C’est là qu’étaient réunies les nobles images de ses ancêtres de l’un et de l’autre sexe, depuis vingt générations. Un des derniers portraits représentait une femme que sa seule beauté avait anoblie : cette beauté extraordinaire ayant fait impression sur le cœur de l’un de ses plus illustre aïeux, Archambauld V, qui l’avait épousée, bien qu’elle fût d’extraction plébéïenne. Adhémar était comme fou toutes les fois qu’il comtemplait cette admirable figure : elle était si belle ! Il prit donc une chaise pour s’asseoir devant le portrait, mais il avait déjà perdu son effet sur lui. En