Page:Collectif - Le livre rose - 1.pdf/317

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loger mon amie d’enfance. Emma de Verneuil arrive sous peu de jours ; et il me serait désagréable que l’on vînt déranger, ne fût-ce que pour une nuit, les préparatifs que j’ai faits en faveur d’une amie qui m’est si chère et que j’attends avec tant d’impatience. Quoiqu’il y ait près de huit ans que je n’ai vu Emma, notre correspondance n’a jamais été interrompue…

« — Je ne conteste point les droits de madame de Verneuil à votre empressement, madame, interrompit M. de Servière avec humeur, mais vous me permettrez sans doute d’en mettre un au moins égal, à accueillir le fils d’un ancien ami, le fils du général de Sernan ; votre amitié d’enfance, que je crois fort sincère assurément, ne peut empêcher que je ne veuille tenir mes promesses. Quand Sernan mourut, je jurai de servir de père à son fils ; ce jeune homme sort aujourd’hui de l’école de Saint-Germain avec une sous-lieutenance, j’ai demandé qu’il passât quelque temps à Paris, ayant l’intention d’obtenir qu’il entre dans l’état-major ; quelque général le prendra pour aide-de-camp, il trouvera très-facilement l’occasion de se faire remarquer de l’empereur ; arrivé là sa carrière sera assurée, je…

« — Et que m’importent vos projets pour ce jeune homme que je ne connais point, que je ne désire point connaître ! Sans doute, monsieur, vous êtes bien le