Page:Collectif - Le livre rose - 1.pdf/32

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attention à quelques ordres que lui donnait sa maitresse. Marianne s’était parée dans cette occasion, et semblait bien plus belle que la marquise d’Erneville. Il fut frappé du profond silence qui régnait dans l’assemblée. Il regarda autour de lui : les groupes de promeneurs s’étaient arrêtés, et la plupart des per sonnes qui étaient assises avaient quitté leur place pour se rapprocher du milieu du salon. L’admiration et la surprise étaient sur toutes les physionomies, car tous les yeux étaient fixés sur Marianne. Il sentit un mouvement de jalousie de ce que sa beauté exerçait un si grand empire. Il se retourna machinale ment vers le groupe qu’il avait rencontré en entrant : le duc était toujours dans le même état de contemplation et de ravissement. Un malaise lui vint au cœur en remarquant les regards passionnés de ce libertin ; et, sentant le besoin de respirer plus facilement, il sortit de la chambre.

Adhémar descendit au jardin, dans lequel un élégant pavillon avait été disposé, et où la compagnie devait souper. Ce jardin était divisé en plusieurs allées ou sentiers, dont l’un était en pente et couvert d’un ombrage très-touffu. Après quelques détours, le comte y arriva ; il s’assit sur un banc, au-dessous d’un berceau de verdure, et alors il se prit à réfléchir sur une question qui ne s’était pas encore présentée à son esprit :