Page:Collectif - Le livre rose - 1.pdf/34

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dégager. Le sentier était très-obscur, mais il avait une Issue du côté où le jardin était illuminé, et cette clarté lui permit de distinguer les traits d’une personne qui s’approchait. Après avoir dépassé un des angles de l’allée, il vit le duc ainsi que la personne qui le sui vait contre son gré. Cette personne était Marianne, et il était facile de voir, par les mouvemens du duc, que tandis qu’il essayait de l’entraîner avec un de ses bras, de l’autre il appuyait avec force quelque chose sur sa bouche, pour l’empêcher de parler.

« Maintenant vous êtes libre, s’écria le duc en relâchant la jeune fille ; et se plaçant en même temps entre elle et l’entrée de l’allée, vous êtes libre, continua-t-il, mais vous ne sortirez pas d’ici que vous ne m’ayez entendu. Écoutez ! Il faut que vous quittiez cette maison à minuit ; mon palais vous recevra, et ma fortune est à vous. »

Le comte Adhémar attendait la réponse de Marianne. Marianne ne dit rien. Il vit son visage pâlir, il entendit un cri convulsif ; en un pas il se trouva près d’elle et la reçut dans ses bras, au moment où elle tombait en défaillance. « Misérable ! qui êtes-vous ? » vociféra le duc.

« — L’ennemi d’un misérable ! répondit Adhémar. Demain, à trois milles de la barrière Saint-Denis, une heure après le soleil levé. »